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Saxophone, ne tombez pas dans le piège
octobre 26, 2023

Saxophone, ne tombez pas dans le piège

Bon, je vais parler de quelque chose, mais je suis vraiment mal placée pour faire la morale en réalité.

J’aimerais aborder aujourd’hui la question de l’achat compulsif (ou faussement justifié) d’ »accessoires » pour votre saxophone.

Certain(e)s (moi la première) se lancent, après à peine deux mois de pratique, dans une quête effrénée du saxophone, du bec, de la ligature, de la sangle, du neck screw, censés miraculeusement améliorer leur son et les transformer en Coltrane.

C’est ainsi que je me retrouve, après un peu plus d’un an de pratique, avec deux saxophones (dont un Selmer… j’ai honte, j’ai l’impression de ne pas encore le mériter), six becs, une tonne d’anches, cinq ligatures… bref, du grand n’importe quoi !

Alors attention, je ne dis pas que l’achat d’un bon matériel ne peut pas vous aider à mieux progresser. Ne serait-ce que par amour de votre setup, vous aurez envie de jouer plus, donc vous progresserez plus vite.

Par exemple, un bon bec est important. Celui qui est fourni avec votre instrument n’est souvent pas idéal, et il est vrai qu’un bec de qualité peut vous accompagner longtemps : c’est un bon investissement.

En revanche, changer de matériel tous les deux ou trois mois (comme j’ai malheureusement tendance à le faire depuis que je joue) n’est pas du tout recommandé.

D’abord, parce que ça coûte un bras !

Mais surtout, pour un débutant qui n’a pas encore un bon contrôle du souffle et qui peine à produire un son stable, le changement constant ralentit l’apprentissage. Il faut du temps pour apprivoiser son matériel, trouver ses repères, sortir un son stable et juste. Chaque bec étant différent, il demande une approche et une adaptation spécifiques. Ce réapprentissage constant empêche de se concentrer sur l’essentiel : développer ses capacités en tant que musicien.

Bien sûr, l’effet « nouveau bec » est grisant : le son est différent, c’est excitant. Mais après quelques notes satisfaisantes, on réalise vite qu’on ne maîtrise pas assez ce nouvel accessoire pour jouer un morceau en entier… d’où un nouvel effort d’adaptation.

Même chose pour le saxophone lui-même : il m’a fallu plus de deux mois avant de me sentir un peu à l’aise lorsque je suis passée de mon Jupiter à mon Selmer. Un enfer… J’en ai pleuré, je vous assure !

Autre conseil (et encore une fois, ne faites pas comme moi !) : lorsque vous choisissez un instrument, un bec ou tout autre matériel, essayez-le. Il faut se sentir bien avec son saxophone et son bec, apprécier le son (même si, au début, c’est difficile de juger). Sinon, vous risquez d’acheter des becs que vous n’utiliserez jamais parce qu’ils ne correspondent pas à votre jeu (du vécu !).

Ce qu’il faut faire (ou en tout cas, ce qui est préférable) :

Idéalement, si je devais repartir de zéro, je choisirais un bon bec pour débutant. Il paraît que le Yamaha 4C est excellent. Honnêtement, je n’en sais rien, mais 99 % des avis sur les groupes et forums spécialisés le recommandent. Sinon, allez en magasin et demandez conseil à quelqu’un de compétent (qui, dans 7 cas sur 10, vous conseillera un Yamaha si vous débutez 😉).

De mon côté, mon parcours a été un peu différent (encore une fois). J’ai cassé le bec fourni avec mon sax au bout de deux semaines et j’ai commandé un Vandoren V16, ouverture 5, parce que c’est un bon bec pour le jazz (d’après les avis que j’ai trouvés). Et franchement, ce bec est incroyable ! Un vrai plaisir.

Sauf que… cinq mois plus tard, étant une grosse souffleuse, l’ouverture est devenue trop petite pour moi. J’ai donc dû passer à un bec plus ouvert… Ce qui n’est pas dramatique en soi, sauf qu’un Vandoren V16 coûte 150 €, alors qu’un Yamaha 4C coûte 40 € !

Les ligatures

J’en ai également quelques-unes, mais je reviens toujours à mes Vandoren M/O à moins de 50 €, faciles à positionner et qui font très bien le travail, sans chichi. Il paraît que la ligature influence le son, mais honnêtement, je n’ai jamais ressenti de différence flagrante.

En revanche, ce que je peux vous dire, c’est que j’ai testé des ligatures moins pratiques, et ce sont toujours les M/O que je trouve les plus simples à manipuler. Et pour moi, qui suis très maladroite, mon objectif est surtout d’éviter de casser mes anches à chaque montage !Pour les booster c’est autre chose, pour ma part j’ai entendu une vraie différence, le son est plus ample, plus chaleureux, mais je ne pense pas que les premiers mois j’aurai entendu une différence.

Les boosters

Là, c’est autre chose. Pour ma part, j’ai entendu une vraie différence : le son est plus ample, plus chaleureux. Mais honnêtement, je ne pense pas qu’un débutant perçoive ce genre de nuances dès les premiers mois.

En résumé :

  • Testez votre matériel avant d’acheter, c’est crucial, au début comme plus tard.
  • Ne vous précipitez pas sur un matériel haut de gamme trop tôt. Un bec Jody Jazz ou Meyer NY à 400 €, ce n’est pas nécessaire au début. De toute façon, votre son ne sera pas encore assez travaillé pour en tirer pleinement parti.
  • Vos goûts vont évoluer : plus vous progresserez, plus vous aurez une idée précise du son que vous voulez obtenir. C’est à ce moment-là qu’il sera judicieux de changer de matériel.
  • Demandez conseil à votre professeur ou à un musicien expérimenté avant d’investir dans un bec coûteux.
  • Un bon saxophone d’étude et un bec simple suffisent pour débuter.

Et les sangles, alors ?

Pour ça, vous pouvez commander en ligne… mais honnêtement, si vous avez un alto, une bonne sangle Vandoren en cuir matelassé (environ 60 €) fera parfaitement l’affaire. Confortable, robuste… Moi qui suis une petite fleur délicate, je trouve ça idéal.

En conclusion :

Bref, faites ce que je dis, pas ce que je fais ! 😆

Blague à part, j’adore expérimenter. Oui, j’ai acheté plusieurs becs, ligatures et anches cette année. Et oui, certains achats étaient inutiles, d’autres auraient pu être évités. Mais bon… c’est plus fort que moi ! J’y travaille, promis.