Je sais que j’ai déjà écrit un article sur le danger, et surtout la connerie, de tomber dans le cercle sans fin des achats d’accessoires pour saxophone.
En expliquant qu’en gros, ça ne sert à rien, quand on est débutant, d’acheter 300 trucs, puisque de toute façon, on est tout pourri, et que ce n’est pas en achetant 10 saxophones, 50 becs et 103 ligatures qu’on deviendra un Kenny Garrett.
J’avais aussi expliqué, en toute bonne foi, que j’étais très clairement un très, très mauvais exemple, et que je passais mon temps à faire tout le contraire.
À savoir, par exemple, qu’après un peu moins de trois ans de sax, je possède un Selmer Suprême et un Selmer SBA, une chiée infinie de becs et de ligatures. Et pour être honnête… j’ai enfin trouvé la paix, après avoir dépensé des centaines d’euros dans des becs Meyer de toutes formes et à tous les prix (parce que je voulais vraiment être une saxophoniste « Meyer »), et après avoir acheté des ligatures chères et moins chères…
J’ai enfin trouvé LE bec parfait pour moi.
Et ce n’est pas un Meyer. C’est un bec qui vient de chez Ishimori, un Wood-Stone que mon mari m’a ramené du Japon. Parce que, quand même, je voulais quelque chose de là-bas. Et moi, à part le saxophone, je n’investis plus dans grand-chose (façon détournée de dire que tout mon argent passe dans le sax).
Ce bec est tout à fait incroyable : qualité de fabrication de dingue, fait à la main, et le son est exactement ce que je cherchais : dark, mais modulable ! À des années-lumière des six Meyers modernes dans lesquels j’ai investi.
En plus de ça, mon mari m’a aussi ramené une ligature de la marque : une petite merveille en or rose. Au départ, je lui ai dit : « Ah mais une ligature, pas besoin, je viens d’investir dans une François Louis et une Marc Jean plaqué or, et elles sont superbes. »
Sauf que… la ligature qu’il m’a ramenée colle parfaitement au bec, tient bien l’anche, est super facile à mettre et ajoute un petit layer de darkness au son que j’aime. Évidemment.
Du coup, ma ligature Marc Jean, plaqué or, qui est fabuleusement belle et qui m’a coûté un bras (mais attention, cette ligature est merveilleuse, je ne dis pas le contraire), je suis obligée de me rappeler de l’utiliser de temps en temps, sinon c’est vraiment du gaspillage.
La François Louis ? (aussi une ligature incroyable) Eh bien… je vous avoue qu’à l’instant T, je ne sais même plus où je l’ai rangée. (Oui, c’est un peu honteux, je sais.)
Du coup, je suis mitigée… Parce que, si ça me gonfle très fort d’avoir dépensé tout cet argent inutilement en becs Meyer, Jody Jazz, Vandoren… eh bien, si je n’avais pas insisté pour que mon mari me ramène un énième bec, je n’aurais probablement pas trouvé mon bec ultime, celui fait pour moi.
Si mon mari, adorable comme il l’est, n’avait pas complété avec une ligature de la marque, je n’aurais pas aujourd’hui le setup incroyable que j’ai. Un setup avec absolument plus aucune envie d’acheter un autre bec, une autre ouverture, ni même un autre modèle de la marque. Pas besoin non plus d’une nouvelle ligature… c’est bon, c’est fini pour moi, mon setup est parfait.
Si mon bec vous intrigue, voici les infos ci-dessous. Sachez qu’il est possible de l’acheter directement sur le site d’Ishimori (il est très difficile de le trouver ailleurs), mais que le bec + l’assurance et la livraison vous coûteront environ 500-600 €.
Alors que sur place, je pense que le bec est aux alentours de 300 €, donc si vous avez un gentil copain qui se rend à Tokyo, je vous recommande chaudement de lui demander de vous ramener la chose dans son petit sac.



Et la ligature : Ligature Wood Stone (la mienne est en cuivre).

Sachez en plus que les vendeurs du magasin Ishimori ont super bien conseillé mon mari (qui n’y connaît pas grand-chose en saxophone).
Alors, oui, ce bec est parfait pour moi, mais il ne sera sans doute pas parfait pour tout le monde. Mais bon, si vous avez l’impression de ne pas encore avoir trouvé le bec de votre vie, ne perdez pas espoir : il est là, quelque part ! (Honnêtement, avec les centaines d’options qui existent, je pense ne pas me tromper.)
La morale de l’histoire, c’est qu’un bec, ça s’essaie. Et que ça ne sert à rien d’en avoir des dizaines. Si ce n’est pas le coup de foudre avec celui que vous venez de recevoir, renvoyez-le ! (Ne faites pas comme moi qui me retrouve avec six Meyers que je n’utiliserai plus, ou alors en backup… et que je n’arriverai sans doute pas à revendre, parce que ça ne se vend pas bien les Meyers modernes haut de gamme, sauf à prix sacrifié.)
Ça vaut vraiment le coup d’essayer de trouver le bec qui vous convient et avec lequel vous vous sentez bien, même après seulement deux ans de saxophone (ce qui est relativement rapide). Parce que, quand vous avez votre setup idéal, il n’y a franchement rien de mieux. Et plus d’envie d’acheter d’autres trucs. (Théoriquement…)
photos crédit : https://www.wood-stone.jp/product/21